PORTRAIT D’APPRENTI

FOCUS SUR LA SEMAINE DE L’AUTOMOBILE

Loïck Etendard – Apprenti en CAP Peinture en carrosserie à l’Ecole des Métiers du Lot

Loïck quitte sa ville natale vers 5 ans, pour suivre son père gendarme. Après plusieurs déménagements, la famille s’installe à Cahors il y a une dizaine d’années. Si la vie de famille se passe bien, pour l’adolescent la scolarité est parfois difficile. Au collège, puis au lycée, Loïck ne se sent pas à sa place. Pourtant, déjà, il sait que c’est le travail manuel qui l’intéresse. Déjà, il s’imagine en apprentissage, mais n’a pas encore trouvé sa voie.

Après un BAC Pro Maintenance des équipements industriel, l’amorce d’un BTS Maintenance des systèmes, Loïck se réoriente : une formation au GRETA en informatique pour apprendre, entre autres, à mettre son CV en valeur, puis, surtout, un stage chez Citroën qui lui ouvrira les portes de l’apprentissage, via un sas de préapprentissage. Citroën l’engage ensuite comme apprenti, et Loïck rejoint les apprenants du CFA pour un premier CAP en carrosserie.

Loïck sait ce qu’il veut, et surtout le mode de formation qui lui convient. Rester sur une chaise, pour lui, c’est hors de question. Il faut que ça bouge. Et la formation sur le terrain est une solution évidente, elle permet de faire ses preuves directement, d’être mis en situation, et donc aussi de trouver plus facilement du travail. « Ça nous apprend à être adulte. Il faut être respectueux, ponctuel, responsable… comme tout salarié. On apprend beaucoup via le travail en entreprise. »

Aujourd’hui, Loïck est épanoui. Il a confiance en lui, fait du sport, se sent bien au sein de sa bande de copains. C’est un jeune homme positif, posé, curieux et soigneux, qui participe volontiers et s’intéresse à ce qu’il fait. Il s’est lancé dans un CAP Peinture en carrosserie, qu’il finira cette année. Il travaille toujours chez Citroën, le même employeur pour la troisième année consécutive. Loïck y a fait sa place et est intégré aujourd’hui comme un membre à part entière de l’équipe.

Et pour la suite ? Trouver un travail pérenne, « devenir suffisamment compétent pour mériter un salaire plus élevé, et vivre une vie tranquille ». Ce modèle sera peut-être suivi par son petit frère de 18 ans, qui pourrait s’orienter, lui-aussi, vers le chemin de l’apprentissage.

PORTRAIT

Une charpentière passionnée.

L’Ecole des Métiers du Lot accueille depuis quelques années des adultes en reconversion bénéficiant d’un programme régional appelé Divers CAP. Depuis septembre, Pauline Nigou a choisi de préparer un CAP Charpente en un an au sein de notre établissement, mais également en alternance dans l’entreprise de Ben Gates.

Après des études scientifiques dans la Biologie appliquée à la Santé, dont l’objectif était de travailler dans la neuropsychologie, et une expérience de médiatrice scientifique et culturelle au Museum d’Histoire Naturelle de Toulouse, cette jeune femme de 27 ans a interrompu son cursus et changé radicalement d’horizon, avec le souhait de trouver un travail manuel, et de vivre à la campagne.

A travers différentes rencontres très enrichissantes, elle découvre la charpente, métier qui lui plait tout de suite, et décide de faire des stages grâce à Pôle Emploi, puis d’intégrer le CFA.

Ce qu’elle aime dans le métier ? Tout le savoir traditionnel lié à la charpente, les « techniques modernes ne l’intéressent pas », elle préfère travailler la tradition : apprendre à réaliser les épures, le piquage du bois, l’utilisation des outils à la main, l’équarrissage, l’utilisation des tenons et mortaises…

Etre une femme dans ce métier d’homme ? Ce n’est pas un problème pour elle, qui a eu « la chance d’être entourée par des personnes ouvertes, pas du tout dérangées par ça… » !

Pour Pauline, il n’est pas du tout impossible pour une femme d’exercer dans le bâtiment, notamment dans ces métiers où la réflexion et la logique scientifique sont nécessaires… Il faut bien sûr avoir « un bon physique » mais on peut utiliser des techniques pour préserver sa santé, comme par exemple le palan, un système de levage manuel (voir la photo de l’article). Pauline l’a aussi appris de la personne avec qui elle travaille, qui est seul sur les chantiers depuis des années…

Pauline a développé un véritable intérêt pour la charpente (comme son collègue Baptiste, un autre adulte en formation au CFA), qu’elle peut aujourd’hui partager avec les professeurs de l’école, avec qui elle s’entend très bien, et qu’elle apprécie comme « d’excellents professionnels et pédagogues, qui sont toujours ravis de transmettre leurs connaissances »…